Comment les aidants peuvent-ils offrir un environnement inclusif et respectueux qui reconnaît et tient compte des expériences et des antécédents culturels uniques des personnes atteintes de démence? Quelle est la différence entre des soins professionnels sécuritaires pour les personnes atteintes de démence et des soins culturellement sécuritaires? Notre deuxième épisode de la cinquième saison du balado de la Community of Innovation répondra à cette question, et plus encore.
Les déséquilibres de pouvoir se produisent dans de nombreuses situations, et ils sont particulièrement fréquents dans les milieux de soins de santé. Une barrière linguistique entre un médecin anglophone et un client qui parle peu ou pas couramment l’anglais est un exemple de déséquilibre du pouvoir. Dans de nombreux cas, ce déséquilibre se traduit par un niveau de prestation de soins qui est loin d’être idéal. Lorsque le client est atteint de démence ou a subi un traumatisme culturel, il peut avoir peur, être confus, être en colère ou ne plus réagir lorsqu’il a l’impression d’avoir perdu le contrôle.
Des soins culturellement sécuritaires pour les personnes atteintes de démence se caractérisent par la façon dont ces soins sont prodigués, et non de la nature de ces derniers. Il s’agit de reconnaître un déséquilibre de pouvoir, d’interagir avec respect avec un client, sa famille et son équipe de soins, et de tous les écouter activement.
« Une personne sur quatre au Canada s’identifie comme étant née à l’étranger… et il est vraiment important de comprendre pourquoi nous avons besoin de soins pour ces populations », affirme Ngozi Iroanyah, directrice, Équité en santé et accès à la Société Alzheimer d’Ontario. Toutefois, les soins qui sont actuellement prodigués aux personnes atteintes de démence au Canada ne tiennent pas toujours compte des considérations culturelles. Notre approche occidentale du traitement peut entraîner des lacunes.
Chenny Xia, chef de la direction de Gotcare, mentionne la crise des RHS – la crise des ressources humaines en santé – qui se reflète dans les listes d’attente sans précédent pour les lits de soins de longue durée, les temps d’attente dans les hôpitaux, l’accès aux soins primaires (surtout en milieu rural) et l’accès aux soins à domicile. La crise des RHS a amené les clients à « prendre ce qu’ils peuvent obtenir » plutôt que de recevoir des soins qui leur conviennent. « Souvent, une personne atteinte de démence modérée ou grave régresse à sa langue maternelle, explique Chenny. « Cette situation devient alors une question de traduction. » Si un membre de la famille ou un bénévole de l’hôpital peut traduire la conversation, cette personne est mieux placée pour défendre ses intérêts.
Dans le cas de la famille afro-canadienne de Ngozi, il n’y avait pas de soutien lorsque son père a reçu un diagnostic de démence – un diagnostic qui s’accompagne d’une certaine stigmatisation dans sa famille. « Il n’y avait pas de ressources pour les communautés racisées. Comment pouvons-nous en parler à nos familles? Que pouvons-nous faire pour ralentir ou éviter un diagnostic de démence? Sur le plan professionnel, je savais qu’il n’existait rien, mais lorsque cela m’a touchée sur le plan personnel, j’étais bouleversée », a-t-elle dit.
Des soins culturellement sécuritaires pour les personnes atteintes de démence rendent également le travail de l’équipe de soins moins stressant. Il est plus facile de donner un repas culturellement adapté à un adulte plus âgé qui est habitué de manger des aliments japonais que d’avoir du mal à lui faire manger un sandwich aux œufs. Si une femme doit porter une coiffe en raison de sa foi, ne lui enlevez pas. Et comme nous le disent nos invités, écoutez toujours ces personnes.
Faits saillants
Dr. Allison Sekuler : « L’une des choses qui ont retenu mon attention est l’expérience que Chenny a vécue en tant qu’aidante de son père et la façon dont elle défend en son nom des soins culturellement sécuritaires pour les personnes atteintes de démence. »
Dr. Rosanne Aleong: « Les personnes atteintes de démence deviennent facilement effrayées ou désorientées. Il est facile de comprendre pourquoi une personne pourrait vouloir être entourée de personnes qui lui ressemblent, et qui parlent la même langue qu’elle. »
Les Ressources
Chenny
• Gotcare [EN ANGLAIS]
Ngozi
Société Alzheimer’s
• iCare [EN ANGLAIS]
• Egal [EN ANGLAIS]
Pour en savoir plus sur nos invités
En tant que PDG de Gotcare, Chenny Xia transforme la façon dont les soins de santé à domicile sont offerts, peu importe votre code postal, y compris le service dans plus de 100 collectivités éloignées. En raison de la rapidité de son expansion à l’échelle du pays, le Globe and Mail a récemment nommé Gotcare comme l’une des entreprises ayant enregistré l’une des croissances les plus rapides au Canada en 2023.
Ngozi Iroanyah est directrice, Équité en santé et accès à la Société Alzheimer d’Ontario, où elle élabore et dirige des initiatives provinciales axées sur l’équité à l’échelle qui renforcent les capacités, la sensibilisation et les programmes visant à soutenir les membres de diverses communautés au sein de la Société Alzheimer de l’Ontario et de ses 26 sociétés locales.
À propos du balado
Le balado de la Community of Innovation du CABHI combine les sujets de l’ingéniosité, du vieillissement et de la santé cérébrale. Joignez-vous à nous pour discuter avec des experts en soins de santé, en recherche, en technologie et en affaires, ainsi qu’avec des personnes âgées et leurs aidants naturels, des pratiques novatrices et des solutions de technologies de la santé qui nous aident tous à vivre plus longtemps et en meilleure santé.
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